Sorti le 30 avril dernier, Child of light m’a littéralement happée dans sa quête initiatique aux accents de conte de fées. Une direction artistique originale et soignée, une bande son délicate faite de piano et de violons et un gameplay on ne peut plus fluide et agréable. Le jeu est de style indépendant mais avec un budget digne d’Ubisoft, on peut aisément imaginer la qualité du résultat. Le tout a été réalisé par une équipe restreinte de passionnés qui ont su mettre tout leur cœur dans un projet qui leur était cher…
… c’est ainsi qu’une petite merveille naquit.
En 1895, Aurora, la fille du duc d’Autriche est atteinte d’une maladie de l’âme qui la plonge dans un profond coma. Elle se réveille alors dans le monde féerique de Lémuria mais est pourtant consciente de sa situation puisqu’elle subit des visions du monde réel qu’elle a quitté. Aidée de l’Igniculus, une luciole aux pouvoirs magiques, Aurora va partir en quête à travers ce monde afin de retourner dans le sien. Sur chemin elle croisera de nombreux personnages, certains se joindront à son périple pour des raisons personnelles ou pour l’aider dans sa quête, tandis que d’autres tenteront de causer sa perte.
Car effectivement, afin de retourner dans le monde de la réalité, Aurora devra retrouver et vaincre la Reine de la Nuit qui a volé le soleil, la lune et les étoiles de Lémuria et qui a ainsi plongé ses habitants dans les ténèbres.
Cette aventure est un voyage initiatique, un conte aux parfums d’enfance et qui pourtant a toute la profondeur d’une allégorie. L’intégralité de la narration nous est contée en vers, ce qui donne une tonalité épique à la moindre des répliques et qui transformerait presque les aventures d’Aurora en chanson de geste.
Cet aspect artistique est renforcé par une bande son à la sensibilité exacerbée, tantôt d’une douceur toute nostalgique, tantôt nous entraînant dans des envolées lyriques à couper les souffle. L’artiste Cœur de Pirate en est l’inspirée compositrice.
Le gameplayIl est composé de deux parties bien distinctes : l’exploration et les combats.
Dans cet univers 2D, les coins et recoins à explorer ne manquent pas. Bien souvent, les embranchements annexes que nous empruntons nous mènes à des coffres où nous trouvons potions et autres occuli : pierres précieuses qu’il est possible de polir ou de tailler afin de renforcer certaines capacités ou compétences. Si toutes ces trouvailles sont nécessaires pour pouvoir affronter certains combats assez difficiles, il n’en reste pas moins que parfois, l’exploration est un peu répétitive. Heureusement que les paysages et l’ambiance nous transportent ce qui masque le côté redondant en nous offrant de l’émerveillement.
Pourtant, nombre de ces passages mènent à des quêtes annexes importantes qui font découvrir de nouvelles peuplades de Lémuria et offrent par la suite de nouveaux compagnons d’aventure.
Durant ces phases d’exploration, nous dirigeons Aurora d’une part, mais également l’Igniculus qui est une petite luciole bleue aux pouvoirs magiques indispensables à notre survie. Cette petite bête fantastique peut nous aider à ouvrir certains passages, aveugler des ennemis, débloquer des coffres inaccessibles, nous apporter soins et réconfort dans la nuit noire, mais elle est également la clé de quelques énigmes qui se dressent sur notre route.
Les combatsAyant déjà joué à des jeux dont les combats étaient au coup par coup, je savais que je n’adhérais pas du tout à ce type de combat assez long, lent et rigide à mon goût. C’est ce qui me faisait émettre des doutes quant à mon achat de Child. Pourtant, quelle surprise lorsque j’ai découvert la richesse, la technicité et la souplesse des combats dans ce jeu !
Effectivement, bien que les adversaires attaquent ou défendent les un après les autres, il y a tellement de possibilités de ralentir, accélérer, interrompre, immobiliser, soigner, protéger alliés ou adversaire que les combats, qui parfois peuvent durer plus de 10 minutes n’en sont pas rébarbatifs ! Loin de là ! Il faut gérer les stocks, prévoir plusieurs coups à l’avance, adopter une tactique en fonction des résistances ou des faiblesses des adversaires, choisir l’équipe, parmi les alliés, qui se complète le mieux…
Je me suis complètement prise au jeu et je ne voyais pas le temps passer. Ce système de combat créé pour ce jeu prouve qu’il est possible d’apporter de la fraîcheur, voire même faire renaître certains types de jeux sclérosés tels que les jeux de combat au coup par coup ! Un véritable coup de maître !
La progression des personnagesBien que ce soit Aurora que nous dirigions en dehors des phases de combat, tous les membres de sa petite troupe évoluent au fil de l'aventure. Chacun d'entre eux possède un arbre de compétences à développer en fonction de notre façon de jouer, ainsi que de ses capacités.
Il est également possible de leur attribuer des occuli, ces pierres aux pouvoirs magiques, afin de compléter leur puissance, leur résistance ou leur capacité de guérison.
Pour conclure, je dirai que Child of Light est une véritable petite merveille. Sa direction artistique, qu’elle soit musicale ou graphique, est une sorte de baume au cœur emprunt de douceur, de rêve et de nostalgie. Pourtant, nulle niaiserie dans le côté enfantin, bien au contraire, c’est une allégorie du passage à l’âge adulte que ce voyage à travers le royaume de Lémuria.
Ce sont des titres de ce genre qui me font être fière d’aimer les jeux vidéos et qui me donnent la certitude qu’il s’agit bien du 10e Art dont nous parlons.